La semaine dernière, mon amie Cécile m’a proposé de me joindre à elle pour le concert de Maissiat au 104 à Paris. Cécile avait couvert sa première tournée sous les Tropiques bruxellois en 2013 mais moi, je ne la connaissais pas cette brune longiligne au chapeau de paille. Pour cette dernière date parisienne, l’affiche annonçait pas moins de 8 invités, comme pour me dire “vas-y, tu ne le regretteras pas !”. J’aperçu le nom de La Grande Sophie et répondit aussitôt à Cécile : “oui, je viens”. Et mieux encore, je me suis sentie poussée à saisir l’occasion de retrouver ma casquette de chroniqueuse, laissée dans un tiroir depuis près de deux années pendant que je m’occupais à d’autres affaires. L’accréditation en main, fébrile mais excitée, ce mercredi 9 novembre, c’était à mes risques et périls. Un mélange de joie de revenir m’ancrer sur mon parterre familier et de retenue pour profiter de la fête sans y succomber. Retour à la maison mes amis !
Maissiat ouvre la soirée sur ce texte de Bilitis.
Magnétique, élégante et déconcertante. Maissiat me plaît déjà beaucoup et je compte bien le dire !
Il faut l’écouter pour le croire, Maissiat a commencé sa carrière au sein du groupe rock français Subway. Aujourd’hui, elle mélange son piano habile au synthétiseur hypnotique, et est comparée sans retenue mais avec raison à Françoise Hardy. Déconcertante héritière de cette figure de la chanson française, le chant magnétique et les mélodies pures de Maissiat ont séduit notre coeur dès la première écoute. Sa voix se mêle à l’élégance du piano qui nous entoure de ses notes chaudes et sensuelles. Et ce soir-là à Paris, elle nous avertit : nous aurons durant ce concert l’occasion de libérer de l’énergie. Près de deux heures à tisser le fil du Grand amour, son deuxième album sorti en mars 2016. Que la fête fût délicieuse !
Alors que j’avais découvert l’artiste la veille sur Deezer ses chansons résonnent déjà comme des classiques. Des musiques parfois expérimentales comme dans Swing Sahara très sixties ou Hypnos qui nous emporte dans d’autres cieux. Elle enchaîne ses singles Grand huit, Avril,… et n’oublie son premier album. Elle récite Cet amour de Jacques Prévert et reprend Aucun express de Bashung. Et puis se succèdent des moments complices sur des titres empruntés parfois à ses invités, parfois à son propre répertoire : Alex Beaupain dans un vent de désinvolture vient chanter Après moi le déluge, Clarika pousse la voix de Maissiat à jouer les variations avec Je ne te dirais pas, Babx reprend Iris à quatre mains au piano, Laura Cahen nous dévoile sa voix de velours sur La Femme du Vent, une reprise de Anne Sylvestre, La Grande Sophie, très attendue, partage un duo énergique sur Ne m’oublie pas, mais aussi Maud Lubeck, Armelle Pioline et Jp Nataf. Des instants que l’on voudrait prolonger.
Je me remercie d’avoir pris le risque d’accepter l’invitation à ce concert. Il n’y avait sûrement pas meilleure intention que ce Grand amour bienveillant pour me nourrir à nouveau de musique après ce temps de silence nécessaire. Il faut parfois faire une pause pour mieux recevoir les émotions d’un artiste. Quand vous serez prêts, Maissiat vous enveloppera de sa chaleureuse lumière.
copyright photo : Sarah Bastin
Facebook de Maissiat